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07/12/2012

Origine des jardins


Nos ancêtres du paléolithique cultivaient le jardin bien avant le développement de l’agriculture. Les premiers jardins ont été créés par des « chasseurs – cueilleurs » pour des raisons rituelles, magiques ou esthétiques mais pas nécessairement dans un but économique et productif. En somme, ces premiers jardins servaient davantage à l’enchantement qu’à la production. Ainsi le jardinage n’est pas un dérivé  de l’agriculture ; on peut  plutôt penser  que ce serait l’agriculture qui dériverait du jardinage.
Le jardin est une aspiration de l’Homme que l’on retrouve à travers toutes les civilisations et toutes les époques. A la fois par son caractère de gratuité et sa richesse symbolique, il est expression profonde de l’âme humaine. C’est une constante en Orient, comme en Occident, le jardin exprime la nostalgie  d’un âge d’or.
Ainsi l’art du jardin apparaîtra dans toute sa splendeur quand l’humanité, après le choc de la Renaissance,  prendra conscience du Patrimoine de l’Antiquité, rejeté dans l’ombre pendant des siècles.
Ces jardins appelés Paradis (d’origine perse) constituent  le centre du monde. Chaque jardin édifié par un homme sera le miroir, en quelque sorte, de tout. Et quand un être  rentre dans un jardin, il peut percevoir dans cette image : « la Nature façonnée  par l’Homme », quelques effluves de l’Harmonie Universelle.
Il semble que le jardin  soit né en Mésopotamie, plus de cinq mille ans avant  notre époque, où  le climat était moins chaud que l’actuel Irak. L’acclimatation du palmier permit d’aménager des zones de végétations. A partir de là,  il devenait  possible de limiter l’évaporation, de maintenir une humidité constante, d’atténuer les périodes d’ensoleillement et par conséquent, d’assurer la survie des plantes à cultiver ; Ces  conquêtes techniques  servirent à la production de plantes  destinées à la nourriture des hommes puis au luxe et au plaisir avec les cultures de fleurs et d’arbustes.
Le merveilleux de l’Antiquité fut bien évidemment les jardins suspendus de Babylone, considérés comme l’une des sept merveilles du Monde. Ils représentaient  l’idéal des jardins paradisiaques, le luxe suprême, apanage du pouvoir et de la fortune.
Les jardins Égyptiens, comme toute l’agriculture de ce pays, peuvent être  considérés comme un don du Nil. Il semble que les premiers jardins en Égypte furent des lieux de délice où la culture des fruits l’emporta sur celle des plantes. Ces jardins  sont des lieux où il fait bon vivre, réaliser pleinement sa vocation humaine où le bonheur est fait de la  reconnaissance aux  dieux. On peut considérer deux styles de jardins, l’un en terrasse, l’autre en plaine.
Dans les jardins Perses, l’eau était présente ; ces paradis étaient des parcs de chasse qui comprenaient de la forêt et du verger. Les paradis perses exercèrent un grand attrait sur l’imagination des grecs.
L’aristocratie Grecque a inventé ce que l’on appelle le jardin lyrique, religieux, lieu naturel béni des dieux. Les grecs étaient passés maîtres  dans l’utilisation des potentiels paysagers. Le luxe apparut  dans les célèbres jardins d’Epicure.
Dans l’Empire  Romain, on s’inspire de l’Orient, de Égypte, de la Perse, sans cantonner à l’imitation, mais en conservant une esthétique sophistiquée, qui marquera l’histoire des jardins d’Europe.
Dans la moitié orientale de l’empire romain, l’art des jardins se trouvait au contact de ses lointaines origines, et Byzance a connu des  jardins magnifiques.
C’est à partir de ces jardins que se constitua  l’art du jardin dit « Arabe » parce qu’il fut diffusé dans l’orient méditerranéen, le Maghreb et même en Espagne par la conquête arabe.
Après le vide épuisant des espaces désertiques, les jardins arabes donnent l’impression de simplicité et d’intimité. Les patios fleuris dans lesquels murmure l’eau le long des vasques et des murs en céramique ; des jets d’eau de perles transparentes qui emprisonnent le soleil. Le monde du jardin musulman est le règne de l’illusion, le conte demeure réalité ; il est le seuil du véritable paradis, l’oubli bienheureux du désert.
C’est autour des abbayes qu’apparaissent vers le X° siècle les premiers jardins occidentaux. Ils servent de potager, on y cultive les plantes destinées à l’infirmerie et l’hospice. Les rotations triennales vont faire progresser l’horticulture  en améliorant les rendements et les récoltes. Le jardin médiéval apparaît sous trois formes : jardin de plaisance, le potager alimentaire et l’espace réservé aux plantes médicinales.
Le début de la renaissance va transformer l’art des jardins ; la chute de l’Empire Romain d’Orient  va influencer les arts, les sciences et la vision de notre monde.  Copernic et Galilée prouvent que la terre est ronde  et qu’elle n’est pas le centre de l’Univers.
Des explorateurs et des voyageurs partent à la découverte de nouvelles terres ; ils ramèneront des épices et de nouvelles plantes.
A la renaissance, les thèmes médiévaux n’ont pas disparu ; ils sont utilisés dans  des ensembles  plus vastes, dominés par la géométrie : les labyrinthes.
L’importance de l’architecture marquera le jardin de la Renaissance Classique :
« L’Architecture prime sur l’Horticulture »
L’art du jardin Classique sera adopté en France ; l’un des caractères originaux du style français était l’emploi de miroirs d’eau. Ces jardins, ravissement pour les yeux par leur tracé, étaient le symbole du triomphe de l’esprit sur la nature. Ils furent copiés en Angleterre et aux Pays-Bas.
Le jardin à la française s’instaure, conserve les grandes lignes architecturées et fleuries ; il insère des compositions  de paysages. Le XVIII° siècle est marqué par le retour au paysage grec et romain, ainsi qu’à la mythologie, éclairé par la lumière de la philosophie et de la peinture. On est pris par cette passion des jardins, d’un bout à l’autre de l’Europe.
Mais, c’est en Angleterre que naît un style qui redécouvre la nature à travers la peinture : «  le jardin paysager ». Le jardin Anglais fut influencé par le jardin  chinois dont l’art s’était développé depuis des temps anciens, selon des traditions influencées par la religion et la philosophie. JJ Rousseau se fit l’avocat du jardin à l’anglaise ; c’est un lieu de contemplation, d’immobilité et de silence. Ce jardin constitue un abrégé du monde proposé à l’esprit ; ses allées sinueuses, il se veut être un uniquement « sensible ». Le jardin pittoresque influencé par la Chine est le contraire du jardin français qui se propose d’être  intelligible.
Le jardin Japonais est issu du jardin chinois ; il renferme tous les éléments du monde ; il symbolise la terre, l’Homme et le ciel. Il s’est développé avec un tel bonheur, qu’il est devenu un art à lui seul.
Au XIX° siècle  les arts des jardins se mélangent. On acclimate les nouvelles essences qui viennent des pays lointains ; L’Europe  adopte  les vallons à l’anglaise qui se couvre d’arbres rares venus des Amériques. Le potager s’enrichit de plusieurs espèces de  légumes, de nouveaux fruits arrivent sur les marchés.
La création des « jardins – ouvriers » libère le jardin. La principale invention est la corbeille de fleurs. Les serres sont à la mode ; les roseraies à arceaux, les jardins d’iris, les rocailles constituent  l’embellissement des jardins.
Le XX° siècle verra la démocratisation du jardin. Le jardin, autrefois réservé aux classes privilégiées, se répand dans toutes les couches de la population.
La seconde moitié du siècle voit l’accession aux jardins pour une majorité de la population.
Pendant longtemps, le jardin a été considéré comme un élément extérieur à la maison. De nos jours, on conçoit le jardin  comme une pièce supplémentaire, aménagée, qui a le ciel pour plafond. Souvent, on peut faire une création personnelle, originale pour y vivre par tous les temps. On veut jouir du jardin  avec l’aménagement d’une terrasse, de grills pour cuisiner, de meubles de jardins, de dallages à travers une pelouse. On plante des végétaux à la fois agréables  à contempler et faciles à entretenir.
Le jardin moderne est à la fois beau et reposant ; c’est une salle à manger, un salon, un terrain de jeux, un solarium. Le jardin est devenu un lieu de détente, de rapprochement avec la nature ; il veut satisfaire aux besoins de la vie quotidienne.
Le jardin devient accessible à tous et l’on voit fleurir des jardineries qui proposent des végétaux  prêts  à planter  ainsi qu’une multitude d’articles horticoles.
L’outillage  du jardinier a évolué, il permet d’éviter  de nombreuses tâches  pénibles et de gagner  du temps ; les outils de jardinage sont mieux adaptés à leurs rôles, plus rationnels et plus légers… les gros travaux horticoles sont confiés à des entreprises spécialisées qui se sont fortement développées du fait de l’engouement du public pour l’horticulture.
L’aspect esthétique du jardin moderne est commandé par le souci d’harmonie avec l’architecture et par les  problèmes d’entretien. Le jardin suit les lignes de la maison, se creuse devant les façades et atténue les angles.
Le mot « Jardin » dérive du vieux français « gart ou gardon », vocable qui désigne  une clôture. L’idée de clore un espace de terre a dû venir à l’homme lorsqu’il prit conscience de la valeur de certaines plantes propres à apaiser sa faim ou soigner ses maux. Il convenait de protéger le Jardin, de préserver d’éventuelles déprédations d’origine humaine ou animale. On peut penser que les mots « clôture » et « jardin » étaient une et même chose. Avec la notion de clôture, idée première de défense, on peut interpréter l’idée de secret, d’isolement. Le jardin était précieux dés lors qu’il était caché ou réservé.
Le jardin  nous sensibilise, nous apprend à regarder différemment la nature, à percevoir de façon plus poétique  certaines réflexions que nous possédons  au gré dans notre conscience.
Le jardin est conçu pour offrir à l’Homme un espèce d’osmose  avec les forces de la nature.
Le jardin nous fait découvrir des essences végétales rares, il nourrit notre intérêt  et participe à notre désir de connaissances. De nos jours, beaucoup de plantes ne sont pas répertoriées, elles n’ont pas  encore de nom sur le registre de nomenclature ; le jardin peut nous apprendre la patience et l’humilité…
En visitant un jardin, il faut éprouver  de bonnes vibrations, s’imprégner  du lieu, étudier ses particularités (orientation- terroir- climat) afin de découvrir ses secrets. Le jardin nous délivre des messages tendres afin de susciter notre propre interprétation.
Il est un lieu de vie, de communication, de contemplation où l’on peut ressentir le voyage et l’évolution des plantes à travers le temps ; un brun de Botanique et d’Histoire.
Le jardin  nous ouvre d’autres horizons, il permet de nous questionner sur la croissance des plantes en relation avec la terre, l’eau, l’air et la lumière ; en contemplant le jardin, l’Homme se construit, grandit, il s’enrichit comme le jardinier.
La nature parle au jardinier ; au gré de sa propre sensibilité, il creuse dans l’amour de la terre, le sillon de l’espoir. Le jardinier va semer ; l’invisible pourra devenir visible grâce à  la germination ; il soignera les plantes qui deviendront des idées culturales et esthétiques. Le jardinier guide l’évolution de son jardin mais il sait maîtriser ses déceptions. Il mettra en équilibre ses craintes et ses espoirs ; le jardinier  tirera sa force de sa simplicité et de son authenticité.
Pour travailler, le jardinier porte un tablier ; il se munit d’un greffoir et de plusieurs outils,  dont il se sert au quotidien. Afin de faire aimer ses passions, le jardinier prendra soin de former des apprentis.
Si les jardins peuvent  être un lieu de mémoire ou de souvenir ; les jardins servent avant tout à l’enchantement  du  présent.

SOURCES: http://www.le-jardin-potager.fr

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